

Lucile Peytavin
Lucile Peytavin est essayiste et docteure en histoire économique et sociale.
Elle est membre de L’Observatoire sur l’émancipation économique des femmes de la Fondation des femmes et experte dans la prévention des violences pour le cabinet Psytel et a fondé le cabinet Lucile Peytavin conseil et
co-fondé l’association Gender and statistics. Elle est l'autrice de l'essai "Le coût de la virilité, ce que la France économiserait si les hommes se comportaient comme les femmes ?"


"LA VIRILITÉ, COMBIEN ÇA COÛTE À L'ÉTAT ET À LA SOCIÉTÉ ?"
Lucile Peytavin expose les liens entre les injonctions sociales à la virilité auxquelles sont soumis les hommes et la surreprésentation de ces derniers dans les statistiques des comportements violents et à risque. Ce faisant, elle ouvre la possibilité de penser une éducation plus humaniste transmise aux garçons pour construire une société plus égalitaire, plus apaisée et plus riche.
En France, les hommes sont responsables de l'écrasante majorité des comportements asociaux : ils représentent 83% des personnes mises en cause par la justice, 90% des personnes condamnées par la justice et la population carcérale est à 96% masculine. Ils sont surreprésentés dans tous les types d'infraction et notamment les plus graves. Les ministères de la Justice et de l'Intérieur fonctionnent en grande majorité pour les hommes.
De ce fait, si tous les hommes ne sont pas délinquants et criminels, l'immense majorité des délinquants et des criminels sont des hommes.
Cela a un coût financier et humain estimé à des DIZAINES DE MILLIARDS D EUROS PAR AN. Payé par l'État en services de police, judiciaires, médicaux et éducatifs pour y faire face et par la société qui supporte les souffrances physiques et psychologiques des victimes, et subit des pertes de productivité et des destructions de biens.
Lucile Peytavin s'interroge sur les raisons de cette surreprésentation des hommes comme principaux auteurs des violences et des comportements à risques : elle déconstruit les idées reçues sur les prétendues causes biologiques et décortique les mécanismes éducatifs à l'oeuvre.
Alors quel est le coût, en France, en 2021, des conséquences de la virilité, érigée en idéologie culturelle dominante ? Lucile Peytavin pose la question ; n’aurions-nous pas tous intérêts à éduquer les garçons comme les filles ?!

SORORITÉ: LE PACTE

"Alors que les inégalités entre les femmes et les hommes demeurent, il est temps de se rappeler que les femmes existent, qu’elles représentent la moitié de l’humanité. Partout, à chaque instant, elles disposent d’un pouvoir simple, gratuit et pas si difficile à mettre en oeuvre : LA SORORITÉ.
Les autrices proposent une réflexion puissante sur la sororité – ce mot oublié, qu’elles redéfinissent pour l’ancrer dans le XXIe siècle. Elles insistent sur la nécessité absolue de l’inscrire durablement dans les mentalités. Elles posent un acte fort et invitent toutes les femmes à signer LE PACTE DE LA SORORITÉ – ne jamais nuire aux autres soeurs, toujours les soutenir et les valoriser.
Avec cet essai-manifeste, Lucile Peytavin, Aline Jalliet et Maryne Bruneau posent les fondements communs d’un humanisme sorore, sous la forme d’un outil d’émancipation massive et joyeuse. Elles ont proposé à seize femmes d’y dire « leur » sororité.
AVEC LA CONTRIBUTION DE :
Gisèle Szczyglak, Vanessa Springora, Michelle Dayan,Mélissa Plaza, Éliane Viennot, Cynthia Illouz,Hélène Devynck, Najat Vallaud-Belkacem, Élise Garcia, Anaïs Leleux, Irma, Claudine Monteil, Christelle Taraud, Hamida Aman, Chloé Thibaud, Anne-Cécile Mailfert"
"TU VAS PAS CHIALER COMME UNE GONZESSE !"

Imaginez un monde dans lequel nous amputerions les garçons d’un bras à la naissance. Nous y verrions sans aucun doute un scandaleux acte de maltraitance, et à juste titre. Alors pourquoi, lorsque nous faisons de même avec l’une de leurs émotions, cela ne nous interpelle-t-il pas davantage ?
Pire, la plupart d’entre nous participons à perpétuer ce mauvais traitement. Les petits garçons aujourd’hui s’entendent encore souvent dire cette phrase en apparence anodine : « Tu vas pas pleurer comme une fillette », dans sa version améliorée.
Nous la prononçons même en pensant bien faire. Avec elle, nous entendons leur enseigner les codes attendus de la virilité pour leur permettre de s’adapter au mieux à la vie en société. Nous leur transmettons qu’ils doivent être forts, moralement et physiquement. Pourtant, tout ce que véhicule cette antienne est destructeur : constitution d’un capital émotionnel et psychique atrophié, rejet d’une partie de son humanité, mépris du féminin, fabrication de comportements toxiques envers soi-même et les autres, production de souffrances psychologiques, engendrement de coûts humains et financiers colossaux…
Il serait grand temps que nous cessions de gâcher des vies par la transmission de ces injonctions viriles appelant au rejet de tout ce qui est considéré comme de la faiblesse. En coupant les petits garçons de leur sentiment de vulnérabilité, pensant créer des hommes forts, nous les rendons faibles. Au passage, nous portons préjudice à la société tout entière. Demandons-nous ce que nous souhaitons vraiment pour nos garçons et les hommes qu’ils seront demain. Est-ce un monde dans lequel ils seront empêchés de vivre leurs émotions, incapables de gérer leurs ressentis, de se développer sur le plan psychique et de s’épanouir pleinement ?
Un monde en proie à la montée des régimes autoritaires, dans lequel les études rapportent que les jeunes hommes sont de plus en plus nombreux à adhérer aux propos masculinistes valorisant la violence et la domination des femmes ?

